« Former des personnalités, pas des joueurs de hockey sur glace »

Dans une interview avec s+, il parle de la formation des jeunes stars du hockey sur glace, de ses prochains objectifs et d'une nouvelle aventure qui l'attend la saison prochaine.

L'Alps Ice Academy a remporté deux titres l'hiver dernier : la Coupe Élite U16 et la Coupe d'Italie U19. Quel bilan tirez-vous de la saison écoulée ? Lorsque nous avons lancé ce projet ambitieux il y a deux ans, nous nous sommes dit que le succès et les titres auraient des effets secondaires positifs, mais dès le départ, nous avons mis l'accent sur le développement des joueurs. Nous savions que ce serait difficile au début, car nos joueurs du championnat U19 avaient trois, voire quatre ans de moins que la plupart de leurs adversaires. C'était agréable de voir comment les garçons progressaient, sur la glace comme en dehors. À quelques exceptions près, nous étions compétitifs face à toutes les équipes. Plus la saison s'allongeait, plus nous progressions. En Coupe Élite U16, le niveau était très élevé et il y avait beaucoup de bons matchs. Cependant, nous savons que nous n'en sommes qu'aux prémices. Il faut généralement cinq ans pour voir les premiers résultats. Notre objectif reste le développement des talents. Nous voulons développer des personnalités, pas des joueurs de hockey.

Comment l'Alps Ice Academy s'est-elle développée au-delà de ses activités sportives et quels sont les objectifs pour l'année à venir ? Sur le plan organisationnel, il en va de même pour le sport : les bases sont posées, mais de nombreux domaines restent à améliorer. Nous sommes très heureux que la direction du foyer de Dietenheim ait soutenu notre projet dès le début. Il ne faut pas sous-estimer la difficulté de concilier les exigences du sport, de l'école et de l'hébergement ; nous devons continuer à progresser dans ce domaine. La communication interne entre l'Académie, les athlètes et les parents est encore perfectible. Cependant, avec Tobias Kuen, nous avons parfaitement rempli le poste de directeur pédagogique. Il traite les athlètes d'égal à égal et parvient à trouver des solutions même dans les situations scolaires difficiles. Nos entraîneurs, Lara Tondin et Joachim Treyer, ont également accompli un travail indispensable en veillant au bien-être des joueurs en dehors de la glace. Ils bénéficieront du soutien de Paul Oberlechner cet hiver. Sans leur engagement bénévole, un élément essentiel serait manquant. Malgré tous les défis, il ne faut pas oublier que ce projet est parti de zéro il y a deux ans. Nous pouvons donc être fiers du travail accompli jusqu'à présent.

Günther Hell est le vice-président de l'Alps Ice Academy.

Ces derniers mois, le staff technique s'est renforcé avec l'arrivée du Slovaque Lukas Bacik. L'équipe s'est également étoffée de dix nouveaux joueurs, portant l'effectif à 31 joueurs. Dès le départ, notre objectif était de grandir progressivement. À terme, nous aimerions avoir deux ou trois équipes. Cela dépend principalement des ressources financières. D'autres académies en comptent quatre ou plus. Nous souhaitons également promouvoir le hockey sur glace féminin et devenir le centre de référence des sports de glace en Italie. Notre entraîneur Ryan Hunter a été une véritable aubaine. Ce Canadien n'a que 32 ans. Il est très patient, excellent instructeur et toujours calme sur le banc. Avec Lukas Bacik, 35 ans, nous avons complété l'encadrement technique avec un jeune Slovaque qui a réalisé un travail remarquable dans le Tyrol du Sud ces trois dernières années.

La saison prochaine, l'Alps Ice Academy participera au championnat international U18. Quelle importance accordez-vous à la comparaison avec les autres nations ? Il est essentiel de se comparer aux autres nations. Nous remercions la Fédération italienne des sports de glace, et plus particulièrement Andreas Gios, Thomas Rottensteiner et Marcello Cobelli. Ils ne nous ont posé aucun obstacle et nous ont donné le feu vert pour participer à ce championnat transfrontalier. Nous avons besoin de comparaisons internationales pour savoir où nous en sommes. Mais ce n'est qu'un début. Les équipes internationales U18 viennent d'Europe centrale. Notre objectif est de rivaliser avec les équipes scandinaves à terme.

Vous avez joué au hockey sur glace comme gardien de but pendant de nombreuses années. Auriez-vous aimé avoir un centre d'entraînement comme l'Alps Ice Academy ? À mon époque, il n'y avait pas d'académies. J'aurais naturellement adoré une telle formation. Nous avions d'autres options et, par exemple, nous avons eu la chance de jouer en équipe première très tôt. À mon époque, de nombreux jeunes joueurs – comme c'est encore le cas aujourd'hui – partaient en Amérique du Nord, en Allemagne ou en Scandinavie, où la formation était meilleure qu'ici. Il était donc grand temps qu'il y ait aussi une académie en Italie.

Quel rôle jouent les parents dans l’éducation de leurs enfants ? Sans les parents, rien de tout cela ne serait possible. Ils jouent un rôle crucial et doivent soutenir le projet, pas seulement financièrement. Ils doivent être pleinement impliqués. Nous nous efforçons de limiter les dépenses au maximum. Comparés à d'autres académies, nos tarifs sont nettement plus abordables.

En 2006, vous avez disputé deux matchs aux Jeux olympiques de Turin. L'année prochaine, les Jeux olympiques auront lieu à Milan. Quelle est l'importance de cet événement majeur ? Rares sont les Italiens qui ont eu l'occasion de participer aux Jeux Olympiques. C'est pourquoi je suis fier d'avoir fait partie de l'équipe à Turin. Nous étions une excellente équipe et nous avons bien joué. Je n'ai pas oublié ces merveilleux moments. Maintenant, bien sûr, les souvenirs reviennent. J'espère vraiment que de jeunes joueurs locaux seront sur la glace à Milan.

Vous occupez le poste de vice-président, tant stratégique qu'opérationnel, depuis deux ans maintenant. Quel bilan tirez-vous de votre expérience jusqu'à présent ? Travailler avec le conseil d'administration est toujours un immense plaisir. C'est impressionnant de voir comment onze clubs du Tyrol du Sud ont uni leurs forces pour se concentrer sur le bien-être des jeunes. Cet esprit de communauté et cette volonté de coopération sont vraiment extraordinaires. Nous sommes particulièrement heureux de bénéficier du soutien précieux des élus locaux et des sponsors du Tyrol du Sud. Cela nous conforte dans notre capacité à atteindre nos objectifs à long terme. Bien sûr, nous espérons attirer encore plus de sponsors pour notre projet à l'avenir, car l'Alps Ice Academy a un potentiel considérable qui doit être encore développé.

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